vendredi 26 février 2010

LA NUIT DU JUGEMENT de Stephen Hopkins (1993)

Quatrième long-métrage de Stephen Hopkins, après la bombe de nervosité qu'était PREDATOR 2, LA NUIT DU JUGEMENT ne respire pas d'autres ambitions que celle de raconter d'être un petit polar bis bien troussé, nerveux et d'une efficacité redoutable. Et c'est tout ce qu'on lui demande.



Ca raconte l'histoire de : Frank, John, Mike et Ray. Quatre copains partis pour un match de boxe mais qui se retrouvent coincés dans des embouteillages sur l'autoroute. Pour arriver plus vite, ils prennent la première sortie et tentent de trouver un autre chemin pour arriver à temps au match. Mais ils se trouvent coincés dans une banlieue glauque, et sont témoins d'un meurtre affreux et brutal. Le gang de tueur - avec à sa tête le sanguinaire Fallon - ne veut aucun témoin gênant. Commence pour les quatre amis une nuit cauchemardesque...


Pourquoi il faut le voir ? Tout d'abord parce que s'il est incontestable qu'Hopkins est un "yes man" à la solde d'Hollywood, force est de constater que l'homme n'est pas un manchot. Ceux qui ont vu PREDATOR 2 ou encore BLOWN AWAY peuvent en témoigner.  Petit polar B sans autres ambitions que celle de divertir, LA NUIT DU JUGEMENT rempli gentiment son office. Se situant même clairement au-dessus de la moyenne. S'il commence très doucement, le temps de mettre en place les personnages, le film vire rapidement au thriller frénétique à tendance "survival urbain". Poursuivit par une espèce de cinglé et son gang de tueurs sans pitié dans les ruelles les plus mal famés d'Amérique, les héros de LA NUIT DU JUGEMENT n'en sont pas. Et c'est sur ce point que le film d'Hopkins est intéressant.

Ce qui intéresse le réalisateur ici n'est pas tant la démonstration technique que l'exploration morale et dramatique d'une bande d'américains moyens, orgueilleux, sûr d'eux et fier de leur petite bourgeoisie, plongé dans un univers violent, sale et en putréfaction. Les quatre amis (interprétés avec beaucoup de justesse par Emilio Estevez, Cubba Gooding Jr, Stephen Dorff et Jeremy Piven) ne sont pas des hommes forts, brave et sans peur. Au contraire. Ils sont l'exact miroir de l'homme urbain et contemporain qui regarde les misérables quartiers voisins avec suffisamment de pitié et de condescendance pour pouvoir dormir tranquille et se dire "dieu merci, je ne vis pas là". Sauf que dans LA NUIT DU JUGEMENT, ils y sont. Et jusqu'au cou en plus !



Témoins du meurtre d'un homme, John, Ray, Frank et Mike vont devoir fuir devant les sbires de Fallon (brillant Denis Leary !),  un gangster notoire complètement détraqué et hargneux comme pas possible. Leur course-poursuite nocturne (le film se déroule sur une nuit) va les mener, chacun à leur manière, au bout d'eux-mêmes. Ils ne trouveront, dans cette anti-chambre de l'enfer que sont les quartiers pauvres de Chicago, aucun secours. Personne, ici bas, n'écoutera leur appelle à l'aide. personne n les aideras. C'est comme ça que ça se passe ici. Chacun sa merde. Et nos quatre amis gentils américains vont vite le comprendre. A force de courir, d'avoir peur, il vont être obligé de regarder la réalité (aussi violente et sale soit-elle) en face. Assumer leurs faiblesses pour mieux réveiller leurs forces. A puiser au plus profond l'animalité qui sommeille en eux et le faire exploser. A partir de là, Hopkins traite ses protagonistes d'égal à égal. D'un côté Fallon et son gang. De l'autre, des citoyens prêtes à en découdre. L'affrontement final est inévitable. Et il va être salement violent ! On se croirait devant du Carpenter tiens !

Disponible en zone 1 uniquement, LA NUIT DU JUGEMENT n'est à l'heure actuelle disponible en France qu'en VHS.

AJOUT

J'ai ajouté quelques bandes-annonces pour certains films chroniqués (LA GALAXIE DE LA TERREUR, NIGHT OF THE JUGLER et LES LOUBARDS). Histoire que les "profanes" se fassent une petite idée plus juste.

enjoy !

mercredi 24 février 2010

CURIOSITE


Première affiche teaser du film DOUBLE DETENTE, de Walter Hill avec Schwarzenegger et Belushi. A l'époque, le titre de travail du film était DIMITRI.

mardi 23 février 2010

LES LOUBARDS de Penelope Spheeris (1984)

Réalisée dans les années 80, LES LOUBARDS est ouvertement - et définitivement - un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) film sur le punk et les travers sociaux que déclenche le mouvement. Violent, émouvant et sans concession, LES LOUBARDS est l'anti BREAKFAST CLUB.


Ca raconte l'histoire de : Evan et son petit frère, deux gosses mal compris et malheureux chez eux, décident de claquer la porte de leur foyer. Devant eux : le vide. La zone. La rue. Bientôt, ils rejoignent une bande de punks, tout aussi désoeuvrée. Ils squattent une vieille maison dans une banlieue ouvrière. Leur présence ne plait pas du tout aux habitants du coin qui décident, un jour, de "nettoyer les lieux". Commence une escalade dans la violence.


Pourquoi il faut le voir ? Tout d'abord parce que LES LOUBARDS s'appelle en réalité SUBURBIA. Ce qui avouons-le, a plus de gueule que LES LOUBARDS,  titre français est d'une connerie abyssale, inventé par un distributeur français qui mélange tactique commerciale et nivellement par le bas. Ensuite parce que c'est le premier long-métrage de Penelope Spheeris, vrai punk dans l'âme et dans le style. Cousine de Costa-Gavras (si, si), Spheeris est surtout connue du public pour avoir mis en scène, quelques années plus tard, le plus conventionnel WAYNE'S WORLD. A noter aussi que le film est produit par Roger Corman.

Interprété par d'authentiques punks recrutés par Spheeris elle-même (et meilleurs comédiens car ils ont le don de s'exhiber), LES LOUBARDS ressemble à une visite guidée du milieu fermé et très interlope du mouvement punks. En apparence seulement car la radiographie qu'en fait la réalisatrice est certes ultra-authentiques (et pour cause) mais elle sert surtout un autre intérêt. Celui de mettre en exergue le malaise social qui couve chez une jeunesse ouvrière délaissée, jugée, broyée et finalement abandonnée. Pour Spheeris, le mouvement punk a toujours été un repaire de talent annonciateurs du futur. L'avenir lui a donné raison (la plupart des gosses d'aujourd'hui se réclament du punk sans jamais en avoir écouté et/ou compris. Le mouvement est devenu une mode plus qu'un mode de vie).



Parfois violent - les bastons de rues sont agressives - LES LOUBARDS titille là où ca fait mal mais sans jamais sombrer dans le compromis glauque. Qu'il s'agisse d'une enfant maltraitée par son père, d'un gamin paumé dans une famille homosexuel ou encore cet autre dont la mère est alcoolique, les "héros" de Spheeris ont des blessures que la cinéaste à l'élégance de ne jamais appuyer. Elle ne les juge pas. Les plaint encore moins. Si le film témoigne des malheurs de ses gosses, il ne fait pas abstraction de leurs défauts. Loin de là. La bande punks du film pillent les caves des maisons, se bastonnent à la première occasion, et insultent l'américain moyen. Spheeris porte un regard lucide sur ses gamins. Sans jugement de valeur. Sans maniérisme.

Soutenu par une bande son à la hauteur (avec les apparitions de D.I. et TSOL), LES LOUBARDS est à voir de toute urgence pour qui veut, un jour, comprendre autant le mouvement  que ce qui l'anime. Cinématographiquement parlant, LES LOUBARDS s'appuie sur une mise en image cohérente. Spheeris filme dans l'urgence, à l'arraché, dans un style proche du documentaire. Sans oublier de parsemé, ça et là, son film de scènes géniales et surtout, très iconiques (la lente marche des Punks dans la rue ou encore ce gamin de dix ans à peine, appuyé sur son vélo, crête sur le crâne).
Un chef d'oeuvre ! Un vrai.

lundi 15 février 2010

U.S. WARRIOR de Nick Cacas & Charlie Ordonez (1986)

Gros nanar devant l'éternel, U.S. WARRIOR se doit d'être vu par tous ceux qui rêve de faire du cinéma et qui n'ont, pour le moment, fait que quelques courts-métrage dans le jardin familial. Ca va les rassurer.



Ca raconte l'histoire de : Steve Parish, ancien héros de la guerre du vietnam. Une vraie machine à tuer ....nananannnnnanananna.... baraquée à mort ...nanaaanannanana.... qui faut pas emmerder....nanannanan... mais que des vilains Viet vont taquiner quand même...nanannan...mais ils auraient pas dû.... nananananan... car Parish est surnommé "Yankee Crazy"....nanananan... ou US Warrior.. nananaananan.... et qu'il est fort..... nananananna.. et c'est la fin.

Pourquoi il faut le voir ? En fait, il faut pas. J'ai eu la rétine brûlée.

merci à Tonton Jack et Jerôme pour la k7.

dimanche 14 février 2010

Mes RIP

Alors que pour la saint Valentin, ma belle m'a offert un tout nouveau graveur de salon, le "rippage " de mes vieilles VHS chéries sur support numérique va bon train. Ai rippé aujourd'hui (sans pouvoir vraiment les regarder attentivement), deux petites "raretées".


La comédie sociale culte de Lindsay Anderson BRITANNIA HOSPITAL (célèbre pour son éclaboussante séquence gore !) avec Malcolm McDowell, éditée par Thorn Emi.


Derrière un titre générique qui ne veut absolument rien dire, BLACK THUNDER est film de science-fiction un peu maladroit (mais extrêmement rare !!!) produit par Charles Band et mis en image par l'inégal John "Bud" Carlos. A noter la présence au générique (et sur l'affiche) de Jim Davis, plus connu du grand public sous le nom de Jock Ewing dans la série TV DALLAS ! Sortie chez Century Video.

jeudi 11 février 2010

LE DEVASTATEUR de Max Kleven (1981)

A première vue, LE DEVASTATEUR s'impose comme un erzats de FIRST BLOOD (RAMBO) de Ted Kotcheff. A deuxième vue aussi. Sauf que cette pellicule aussi molle qu'une languette de Rangers a été réalisée une bonne année avant la roquette musclée de Stallone. Il fallait donc bien s'y arrêter un peu, histoire de voir la chose.

Ca raconte l'histoire de : Kyle Hanson, un ancien des forces spéciales. Seul, sale, errant de ville en ville, Kyle s'attire la méfiance de la population. Il n'en faut pas plus pour que l'adjoint du shérif du petite bourgade le prenne en grippe et décide - avec l'appui de quelques malabars - de régler son compte à l'ancien militaire. Sauf que Kyle, derrière son apparence de vagabond, est une vraie machine à tuer. Il connaît mieux que quiconque le combat à mains nues et se montre capable de transformer n'importe quel objet en arme meurtrière !

Pourquoi il faut le voir ? Parce que le titre original du film est RUCKUS. Qui signifie "Vacarme". Ce dont on se fout royalement, mais un film qui ose s'appeler comme ça (non mais franchement... RUCKUS !!) vaut mon humble considération. Mollement filmé par Max Kleven, cascadeur de son état (le gars a officié sur BATMAN RETURNS ou encore WILD WILD WEST), LE DEVASTATEUR met en scène l'immobile Dirk Benedict (Starbuck dans la série originale GALACTICA) dans le rôle du pouilleux traumatisé par la guerre du Vietnam. A ses côtés, l'inénarrable Linda Blair (L'EXORCISTE et une tripotée de B Movie carcérales) incarne avec une transparence sidérante la jeune femme séduite "par ce guerrier meurtri par la vie mais fort comme un taureau et qui me rappelle mon mari disparu lui aussi au vietnam". Coiffé d'une choucroute frisée (ses cheveux jouent bien), la Blair fait ce qu'elle peut - donc pas grand-chose - pour offrir une pelletée d'émotions à un personnage insignifiant et qui ne sert absolument à rien. Poursuivis par une bande de redneck stupides, gras et affublés de casquettes ridicules, notre héros va donner une rude leçon à ses malandrins, à grands coups de poings, de pieds, de genoux, de cheveux et de coudes. Plus encore, Kyle Hanson sait fabriquer toutes sortes de choses avec rien. Comme témoigne cette scènes ébouriffante où le justicier "dévastateur" fait exploser 3 4x4 maousse avec de la poudre de cartouche de chasse.



Mais le vrai problème de ce DEVASTATEUR c'est qu'à aucun moment son réalisateur ne sait où il va. Lorgnant tantôt du côté de la critique sociale, tantôt du film d'action, tantôt de la comédie texane, tantôt de la romance, LE DEVASTATEUR mange à tous les râteliers pour, au final, manquer cruellement de cohérence... et de convictions. Max Kleven n'hésite pas à filmer une poursuite en voiture "endiablée" (et très sérieuse) sur fond de musique inspirée par SHERIF FAIS-MOI PEUR. Le concept n'a rien de honteux en soi, mais il reste périlleux si l'on ne maîtrise pas sur le bout des doigts les procédés narratifs de bases. Une qualité qui manque à Kleven tant son DEVASTATEUR est bancal, hésitant dans sa démarche, parfois ennuyeux, souvent involontairement drôle (cette VF !!) mais toujours traversé par une envie de bien faire. A voir un soir de pluie, sous la couette... Enfin, à noter que l'édition VHS française éditée par Canal Vidéo (jaquette ci-dessus) expose une oeuvre brutale, pleine d'action, de bruit et de fureur; Alors que l'affiche originale du film (ci-dessus également) témoigne de la réelle volonté de Kleven de mettre en boîte une comédie.

Vu sur la cassette VHS canal Vidéo. Merci à tonton Jack et surtout à Jérôme !