Ca raconte l'histoire de : Evan et son petit frère, deux gosses mal compris et malheureux chez eux, décident de claquer la porte de leur foyer. Devant eux : le vide. La zone. La rue. Bientôt, ils rejoignent une bande de punks, tout aussi désoeuvrée. Ils squattent une vieille maison dans une banlieue ouvrière. Leur présence ne plait pas du tout aux habitants du coin qui décident, un jour, de "nettoyer les lieux". Commence une escalade dans la violence.
Pourquoi il faut le voir ? Tout d'abord parce que LES LOUBARDS s'appelle en réalité SUBURBIA. Ce qui avouons-le, a plus de gueule que LES LOUBARDS, titre français est d'une connerie abyssale, inventé par un distributeur français qui mélange tactique commerciale et nivellement par le bas. Ensuite parce que c'est le premier long-métrage de Penelope Spheeris, vrai punk dans l'âme et dans le style. Cousine de Costa-Gavras (si, si), Spheeris est surtout connue du public pour avoir mis en scène, quelques années plus tard, le plus conventionnel WAYNE'S WORLD. A noter aussi que le film est produit par Roger Corman.
Interprété par d'authentiques punks recrutés par Spheeris elle-même (et meilleurs comédiens car ils ont le don de s'exhiber), LES LOUBARDS ressemble à une visite guidée du milieu fermé et très interlope du mouvement punks. En apparence seulement car la radiographie qu'en fait la réalisatrice est certes ultra-authentiques (et pour cause) mais elle sert surtout un autre intérêt. Celui de mettre en exergue le malaise social qui couve chez une jeunesse ouvrière délaissée, jugée, broyée et finalement abandonnée. Pour Spheeris, le mouvement punk a toujours été un repaire de talent annonciateurs du futur. L'avenir lui a donné raison (la plupart des gosses d'aujourd'hui se réclament du punk sans jamais en avoir écouté et/ou compris. Le mouvement est devenu une mode plus qu'un mode de vie).
Parfois violent - les bastons de rues sont agressives - LES LOUBARDS titille là où ca fait mal mais sans jamais sombrer dans le compromis glauque. Qu'il s'agisse d'une enfant maltraitée par son père, d'un gamin paumé dans une famille homosexuel ou encore cet autre dont la mère est alcoolique, les "héros" de Spheeris ont des blessures que la cinéaste à l'élégance de ne jamais appuyer. Elle ne les juge pas. Les plaint encore moins. Si le film témoigne des malheurs de ses gosses, il ne fait pas abstraction de leurs défauts. Loin de là. La bande punks du film pillent les caves des maisons, se bastonnent à la première occasion, et insultent l'américain moyen. Spheeris porte un regard lucide sur ses gamins. Sans jugement de valeur. Sans maniérisme.
Soutenu par une bande son à la hauteur (avec les apparitions de D.I. et TSOL), LES LOUBARDS est à voir de toute urgence pour qui veut, un jour, comprendre autant le mouvement que ce qui l'anime. Cinématographiquement parlant, LES LOUBARDS s'appuie sur une mise en image cohérente. Spheeris filme dans l'urgence, à l'arraché, dans un style proche du documentaire. Sans oublier de parsemé, ça et là, son film de scènes géniales et surtout, très iconiques (la lente marche des Punks dans la rue ou encore ce gamin de dix ans à peine, appuyé sur son vélo, crête sur le crâne).
Un chef d'oeuvre ! Un vrai.
Bon,;;;; ta chronique me donne clairement envie de mater ces "Loubards"...
RépondreSupprimerVa falloir que mon fournisseur en pépites ciné 'hein Crirci !) me trouve cette merveille...
Salut !
RépondreSupprimerSi tu as un soucis pour le trouver, dis-le. Je te ferais un envoi.
Oui, merci, c'est gentil à toi....
RépondreSupprimerJe vais voir ça, et je te tiens au jus. Thanks.
Salut !! je suis un peut en retard mais je cherche le film depuis longtemps quel'un peut m'aider ??
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe recherche également ce film merci de bien vouloir me tenir informé.
Sioux