jeudi 11 février 2010

LE DEVASTATEUR de Max Kleven (1981)

A première vue, LE DEVASTATEUR s'impose comme un erzats de FIRST BLOOD (RAMBO) de Ted Kotcheff. A deuxième vue aussi. Sauf que cette pellicule aussi molle qu'une languette de Rangers a été réalisée une bonne année avant la roquette musclée de Stallone. Il fallait donc bien s'y arrêter un peu, histoire de voir la chose.

Ca raconte l'histoire de : Kyle Hanson, un ancien des forces spéciales. Seul, sale, errant de ville en ville, Kyle s'attire la méfiance de la population. Il n'en faut pas plus pour que l'adjoint du shérif du petite bourgade le prenne en grippe et décide - avec l'appui de quelques malabars - de régler son compte à l'ancien militaire. Sauf que Kyle, derrière son apparence de vagabond, est une vraie machine à tuer. Il connaît mieux que quiconque le combat à mains nues et se montre capable de transformer n'importe quel objet en arme meurtrière !

Pourquoi il faut le voir ? Parce que le titre original du film est RUCKUS. Qui signifie "Vacarme". Ce dont on se fout royalement, mais un film qui ose s'appeler comme ça (non mais franchement... RUCKUS !!) vaut mon humble considération. Mollement filmé par Max Kleven, cascadeur de son état (le gars a officié sur BATMAN RETURNS ou encore WILD WILD WEST), LE DEVASTATEUR met en scène l'immobile Dirk Benedict (Starbuck dans la série originale GALACTICA) dans le rôle du pouilleux traumatisé par la guerre du Vietnam. A ses côtés, l'inénarrable Linda Blair (L'EXORCISTE et une tripotée de B Movie carcérales) incarne avec une transparence sidérante la jeune femme séduite "par ce guerrier meurtri par la vie mais fort comme un taureau et qui me rappelle mon mari disparu lui aussi au vietnam". Coiffé d'une choucroute frisée (ses cheveux jouent bien), la Blair fait ce qu'elle peut - donc pas grand-chose - pour offrir une pelletée d'émotions à un personnage insignifiant et qui ne sert absolument à rien. Poursuivis par une bande de redneck stupides, gras et affublés de casquettes ridicules, notre héros va donner une rude leçon à ses malandrins, à grands coups de poings, de pieds, de genoux, de cheveux et de coudes. Plus encore, Kyle Hanson sait fabriquer toutes sortes de choses avec rien. Comme témoigne cette scènes ébouriffante où le justicier "dévastateur" fait exploser 3 4x4 maousse avec de la poudre de cartouche de chasse.



Mais le vrai problème de ce DEVASTATEUR c'est qu'à aucun moment son réalisateur ne sait où il va. Lorgnant tantôt du côté de la critique sociale, tantôt du film d'action, tantôt de la comédie texane, tantôt de la romance, LE DEVASTATEUR mange à tous les râteliers pour, au final, manquer cruellement de cohérence... et de convictions. Max Kleven n'hésite pas à filmer une poursuite en voiture "endiablée" (et très sérieuse) sur fond de musique inspirée par SHERIF FAIS-MOI PEUR. Le concept n'a rien de honteux en soi, mais il reste périlleux si l'on ne maîtrise pas sur le bout des doigts les procédés narratifs de bases. Une qualité qui manque à Kleven tant son DEVASTATEUR est bancal, hésitant dans sa démarche, parfois ennuyeux, souvent involontairement drôle (cette VF !!) mais toujours traversé par une envie de bien faire. A voir un soir de pluie, sous la couette... Enfin, à noter que l'édition VHS française éditée par Canal Vidéo (jaquette ci-dessus) expose une oeuvre brutale, pleine d'action, de bruit et de fureur; Alors que l'affiche originale du film (ci-dessus également) témoigne de la réelle volonté de Kleven de mettre en boîte une comédie.

Vu sur la cassette VHS canal Vidéo. Merci à tonton Jack et surtout à Jérôme !

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