mercredi 31 mars 2010

POLICE DES MOEURS de Jean Rougeron (1987)

Une adaptation de "Les Filles de Barbe Bleues", énième volume de la collection politico-socio-polardo-cul de Pierre Lucas POLICE DES MOEURS. Une intrigue de haute volée, des jolies filles et des acteurs compétents, des flics rusés, des scènes d'action racées et rondement menées, une mise en scène inventive et une ambiance hyper-réaliste. Voilà tout ce qui manque à POLICE DES MOEURS.



Ca raconte l'histoire de : Horsh. C'est comme ça que ce nomme une organisation allemande de proxénétisme internationale qui opère depuis Lisbonne. Le big boss, Von Aren, décide de recruter de nouvelles filles sur le territoire français. L'exceptionnelle beauté de Séverine, repérée par ses rabatteurs, attire la convoitise de l'émir d'Abü Al Raz qui est disposé à payer une fortune pour l'avoir à sa merci. La Police des Moeurs, dirigée par le commissaire Griffon prend l'affaire en main...et pas seulement en main.

Pourquoi il faut le voir ? Parce que POLICE DES MOEURS est un maître étalon du polar érotique de bas étage, mal éclairé, mal filmé (pas filmé du tout en fait), mal joué (idem) et rempli de scènes inutiles et abscons. Le film est produit par Victor Béniard (producteur à l'époque de quelques "Curé" - MON CURE CHEZ LES NUDISTES, MON CURE CHEZ LES THAILANDAISES - et de quelques "Bidasses" - LES BIDASSES AUX GRANDES MANOEUVRES - que des chefs-d'oeuvres donc) et réalisé par Jean Rougeron, ex photographe devenu ici "réalisateur" (rires!) le temps d'un seul et unique film. A l'image de son équipe technique, POLICE DES MOEURS est composé d'un casting ad hoc : c'est à dire  incompétent. En total roue libre, déclamant leur texte comme du Jacques Prévert de CE1, les "comédiens" (rires bis) font ce qu'ils peuvent pour donner un semblant de crédibilité à un scénario inexistant. Tellement inexistant d'ailleurs que Rougeron se voit contraint de plomber son oeuvre de scènes de cul inutiles et moches toutes les 20 minutes (rarement un film n'aura cumulé autant de sexe qui ne servent absolument A RIEN !) . Si l'érotomane pas trop regardant en a pour son argent, le fan de polar français des 80's (la meilleure époque) crie vengeance devant un tel fatras.

Les scènes d'action - car il y en a - se résume à un viol improbable et des combats filmés au ralenti histoire de donner le change. A noter quand même la participation de Dominique Hulin, inoubliable interprète de Bruce dans LES SOUS-DOUES PASSENT LE BAC, dans une mémorable séquence d'affrontement physique aussi pataude qu'hilarante. Bien loin des fleurons bis du genre (FLICS DE CHOC et BRIGADE DES MOEURS sont, à défaut d'être des réussites,  nettement plus ambitieux et nettement plus funs), POLICE DES MOEURS s'impose comme un exercice de style vide de sens et de rythme, qui affiche son luxe avec insolence (belle plage, belles voitures, belles villas, etc.) tout en faisant un joli bras d'honneur au spectateur médusé.

Merci à Jerôme pour cette perle !

mardi 30 mars 2010

LES MARAIS DE LA MORT de Paul Glicker (1980)

Le tout mou Ken Whall et l'irrésistible Judge Reinhold réunit dans un thriller mollasson qui sent aussi bien la sueur que les marais putride ça vous branche. Ca tombe bien, moi aussi...



Ca raconte l'histoire de : deux hommes qui, par inadvertance, prennent des clichés d'une base militaire secrète. Craignant que ses opérations secrètes soient divulguées,  la CIA envoie des agents retrouver les deux hommes pour les éliminer. Une course-poursuite s'engage.


Pourquoi il faut le voir ? Tout d'abord parce qu'il y a Judge Reinhold et que c'est un acteur formidable (revoyez LE FLIC DE BEVERLY HILLS, LE FLIC ETAIT PRESQUE PARFAIT ou encore GREMLINS pour vous en convaincre...). Ensuite parce qu'il y a Ken Whal, qui est acteur mou des pieds (revoyez LA PRISE DE BEVERLY HILLS pour vous en convaincre...) et dont la quasi disparition des écrans ne gêne personne. Enfin, parce que le sujet du film est d'une crétinerie absolu (la CIA envoie des agents tuer deux civils qui prennent par mégarde des photos de base secrète.. photos donc les sus-civils n'ont absolument rien à foutre !!) mais promet des scènes de poursuites endiablées. Au final, LES MARAIS DE LA MORT s'impose comme un  téléfilm de branleurs où jamais le danger qui guette les héros n'apporte un tant soit peu de tension. Mené avec difficulté et un manque flagrant de savoir-faire (en gros, qu'est-ce qu'on s'ennuie !), LES MARAIS DE LA MORT n'existe ni en DVD, ni en Blu-ray, ni en rien. Sauf en VHS. C'est un signe.
Mais y a Judge Reinhold. Alors c'est bien quand même.

Merci au King de m'avoir trouvé cette rareté.

mardi 2 mars 2010

ACTION JACKSON de Craig R. Baxley (1988)

Sortie de la peau d'Appolo Creed dans ROCKY 1, 2 et 3, le comédien Carl Weathers n'a pas confirmé les espoirs qu'Hollywood misait sur ses gros bras. Si ce n'est PREDATOR et cet ACTION JACKSON qui défonce tout !



Ca raconte l'histoire de : Jericho Jackson est un - si ce n'est LE - meilleur flic de détroit. Surnommé "Action jackson", il impressionne ses collègues, fascine les femmes et terrorise les gangsters. Son ennemi mortel est Peter Dellaplane, magnat de l'automobile mouillé dans des meurtres crapuleux afin de mettre à genoux le syndicat et la concurrence.

Pourquoi il faut le voir ? Tout simplement parce que ACTION JACKSON est le meilleur film de Carl Weathers. Parce que l'acteur y incarne une montagne de muscle, un véritable bloc de granit imposant, qui colle des pains en veux-tu en voilà, à tout bout de champs, pour un oui ou pour un non. Parce que y a Vanity (la chanteuse ex de Prince) qui joue comme un pied et qui chante des chansons moches. Parce que y a Sharon Stone toute jeune, en topless , mais elle meurt vite. Et enfin - et surtout - parce que ACTION JACKSON est produit par Joel Silver et qu'il s'impose sans mal comme un des meilleurs polars d'action des années 80. La bande-annonce a d'ailleurs le mérite de donner le ton :



Rondement mené par Craig R. Baxley, vieux routards du genre (bordel DARK ANGEL avec Dolph !!!!!) dont c'est le premier long en tant que réalisateur (l'homme fit ses débuts de cinéaste dans la série "L'agence tout risque"), ACTION JACKSON est un pur produit "Silver". Image rutilante, couleur clinquante, explosions généreuses, héros bodybuildés et humour de potache. N'empêche, Carl Weathers prend un pied pas possible à incarner ce flic hargneux, solide comme un chêne, qui envoie des bourre-pifs, qui défenestre, qui explose des nez, casse des bras, démolit des portes, fais la course avec un taxi et séduit les femmes; Le tout, sans froisser son costume, qu'il enlève très vite pour montrer ses beaux muscles (ce qui a le don de m'énerver vu que moi je suis épais comme un fourchette).
Face à lui, Craig T. Nelson (POLTERGEIST) incarne avec délectation ce fumier de Peter Dellaplane. Grios industriel sans scrupules, fumier fini, qui bute des monsieurs et des madames aussi facilement que s'il allait faire pipi. Le genre de type et que l'on adore détester ! Très rythmé (en gros, ca n'arrête jamais), gorgé de punchline de bon aloi et régulièrement traversé d'humour (le gag récurrent du petit voyou qui s'évanouit à chaque fois qu'il croise notre héros), ACTION JACKSON est à voir séance tenante. Histoire de se rappeler qu'en matière de cinéma qui dépote mais qui ne se prend pas au sérieux, les années 80 nous manquent ! Que ceux qui ne l'ont jamais vu se le procure rapido. Que les autres le revoient dans l'instant !

Revu pour la 156461651564ème fois sur ma vieille cassette GCR.

RECHERCHE !

Je suis à la recherche de ces trois films-là... si une âme charitable les possède ! Des échanges sont toujours possibles !


 
 

vendredi 26 février 2010

LA NUIT DU JUGEMENT de Stephen Hopkins (1993)

Quatrième long-métrage de Stephen Hopkins, après la bombe de nervosité qu'était PREDATOR 2, LA NUIT DU JUGEMENT ne respire pas d'autres ambitions que celle de raconter d'être un petit polar bis bien troussé, nerveux et d'une efficacité redoutable. Et c'est tout ce qu'on lui demande.



Ca raconte l'histoire de : Frank, John, Mike et Ray. Quatre copains partis pour un match de boxe mais qui se retrouvent coincés dans des embouteillages sur l'autoroute. Pour arriver plus vite, ils prennent la première sortie et tentent de trouver un autre chemin pour arriver à temps au match. Mais ils se trouvent coincés dans une banlieue glauque, et sont témoins d'un meurtre affreux et brutal. Le gang de tueur - avec à sa tête le sanguinaire Fallon - ne veut aucun témoin gênant. Commence pour les quatre amis une nuit cauchemardesque...


Pourquoi il faut le voir ? Tout d'abord parce que s'il est incontestable qu'Hopkins est un "yes man" à la solde d'Hollywood, force est de constater que l'homme n'est pas un manchot. Ceux qui ont vu PREDATOR 2 ou encore BLOWN AWAY peuvent en témoigner.  Petit polar B sans autres ambitions que celle de divertir, LA NUIT DU JUGEMENT rempli gentiment son office. Se situant même clairement au-dessus de la moyenne. S'il commence très doucement, le temps de mettre en place les personnages, le film vire rapidement au thriller frénétique à tendance "survival urbain". Poursuivit par une espèce de cinglé et son gang de tueurs sans pitié dans les ruelles les plus mal famés d'Amérique, les héros de LA NUIT DU JUGEMENT n'en sont pas. Et c'est sur ce point que le film d'Hopkins est intéressant.

Ce qui intéresse le réalisateur ici n'est pas tant la démonstration technique que l'exploration morale et dramatique d'une bande d'américains moyens, orgueilleux, sûr d'eux et fier de leur petite bourgeoisie, plongé dans un univers violent, sale et en putréfaction. Les quatre amis (interprétés avec beaucoup de justesse par Emilio Estevez, Cubba Gooding Jr, Stephen Dorff et Jeremy Piven) ne sont pas des hommes forts, brave et sans peur. Au contraire. Ils sont l'exact miroir de l'homme urbain et contemporain qui regarde les misérables quartiers voisins avec suffisamment de pitié et de condescendance pour pouvoir dormir tranquille et se dire "dieu merci, je ne vis pas là". Sauf que dans LA NUIT DU JUGEMENT, ils y sont. Et jusqu'au cou en plus !



Témoins du meurtre d'un homme, John, Ray, Frank et Mike vont devoir fuir devant les sbires de Fallon (brillant Denis Leary !),  un gangster notoire complètement détraqué et hargneux comme pas possible. Leur course-poursuite nocturne (le film se déroule sur une nuit) va les mener, chacun à leur manière, au bout d'eux-mêmes. Ils ne trouveront, dans cette anti-chambre de l'enfer que sont les quartiers pauvres de Chicago, aucun secours. Personne, ici bas, n'écoutera leur appelle à l'aide. personne n les aideras. C'est comme ça que ça se passe ici. Chacun sa merde. Et nos quatre amis gentils américains vont vite le comprendre. A force de courir, d'avoir peur, il vont être obligé de regarder la réalité (aussi violente et sale soit-elle) en face. Assumer leurs faiblesses pour mieux réveiller leurs forces. A puiser au plus profond l'animalité qui sommeille en eux et le faire exploser. A partir de là, Hopkins traite ses protagonistes d'égal à égal. D'un côté Fallon et son gang. De l'autre, des citoyens prêtes à en découdre. L'affrontement final est inévitable. Et il va être salement violent ! On se croirait devant du Carpenter tiens !

Disponible en zone 1 uniquement, LA NUIT DU JUGEMENT n'est à l'heure actuelle disponible en France qu'en VHS.

AJOUT

J'ai ajouté quelques bandes-annonces pour certains films chroniqués (LA GALAXIE DE LA TERREUR, NIGHT OF THE JUGLER et LES LOUBARDS). Histoire que les "profanes" se fassent une petite idée plus juste.

enjoy !

mercredi 24 février 2010

CURIOSITE


Première affiche teaser du film DOUBLE DETENTE, de Walter Hill avec Schwarzenegger et Belushi. A l'époque, le titre de travail du film était DIMITRI.

mardi 23 février 2010

LES LOUBARDS de Penelope Spheeris (1984)

Réalisée dans les années 80, LES LOUBARDS est ouvertement - et définitivement - un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) film sur le punk et les travers sociaux que déclenche le mouvement. Violent, émouvant et sans concession, LES LOUBARDS est l'anti BREAKFAST CLUB.


Ca raconte l'histoire de : Evan et son petit frère, deux gosses mal compris et malheureux chez eux, décident de claquer la porte de leur foyer. Devant eux : le vide. La zone. La rue. Bientôt, ils rejoignent une bande de punks, tout aussi désoeuvrée. Ils squattent une vieille maison dans une banlieue ouvrière. Leur présence ne plait pas du tout aux habitants du coin qui décident, un jour, de "nettoyer les lieux". Commence une escalade dans la violence.


Pourquoi il faut le voir ? Tout d'abord parce que LES LOUBARDS s'appelle en réalité SUBURBIA. Ce qui avouons-le, a plus de gueule que LES LOUBARDS,  titre français est d'une connerie abyssale, inventé par un distributeur français qui mélange tactique commerciale et nivellement par le bas. Ensuite parce que c'est le premier long-métrage de Penelope Spheeris, vrai punk dans l'âme et dans le style. Cousine de Costa-Gavras (si, si), Spheeris est surtout connue du public pour avoir mis en scène, quelques années plus tard, le plus conventionnel WAYNE'S WORLD. A noter aussi que le film est produit par Roger Corman.

Interprété par d'authentiques punks recrutés par Spheeris elle-même (et meilleurs comédiens car ils ont le don de s'exhiber), LES LOUBARDS ressemble à une visite guidée du milieu fermé et très interlope du mouvement punks. En apparence seulement car la radiographie qu'en fait la réalisatrice est certes ultra-authentiques (et pour cause) mais elle sert surtout un autre intérêt. Celui de mettre en exergue le malaise social qui couve chez une jeunesse ouvrière délaissée, jugée, broyée et finalement abandonnée. Pour Spheeris, le mouvement punk a toujours été un repaire de talent annonciateurs du futur. L'avenir lui a donné raison (la plupart des gosses d'aujourd'hui se réclament du punk sans jamais en avoir écouté et/ou compris. Le mouvement est devenu une mode plus qu'un mode de vie).



Parfois violent - les bastons de rues sont agressives - LES LOUBARDS titille là où ca fait mal mais sans jamais sombrer dans le compromis glauque. Qu'il s'agisse d'une enfant maltraitée par son père, d'un gamin paumé dans une famille homosexuel ou encore cet autre dont la mère est alcoolique, les "héros" de Spheeris ont des blessures que la cinéaste à l'élégance de ne jamais appuyer. Elle ne les juge pas. Les plaint encore moins. Si le film témoigne des malheurs de ses gosses, il ne fait pas abstraction de leurs défauts. Loin de là. La bande punks du film pillent les caves des maisons, se bastonnent à la première occasion, et insultent l'américain moyen. Spheeris porte un regard lucide sur ses gamins. Sans jugement de valeur. Sans maniérisme.

Soutenu par une bande son à la hauteur (avec les apparitions de D.I. et TSOL), LES LOUBARDS est à voir de toute urgence pour qui veut, un jour, comprendre autant le mouvement  que ce qui l'anime. Cinématographiquement parlant, LES LOUBARDS s'appuie sur une mise en image cohérente. Spheeris filme dans l'urgence, à l'arraché, dans un style proche du documentaire. Sans oublier de parsemé, ça et là, son film de scènes géniales et surtout, très iconiques (la lente marche des Punks dans la rue ou encore ce gamin de dix ans à peine, appuyé sur son vélo, crête sur le crâne).
Un chef d'oeuvre ! Un vrai.

lundi 15 février 2010

U.S. WARRIOR de Nick Cacas & Charlie Ordonez (1986)

Gros nanar devant l'éternel, U.S. WARRIOR se doit d'être vu par tous ceux qui rêve de faire du cinéma et qui n'ont, pour le moment, fait que quelques courts-métrage dans le jardin familial. Ca va les rassurer.



Ca raconte l'histoire de : Steve Parish, ancien héros de la guerre du vietnam. Une vraie machine à tuer ....nananannnnnanananna.... baraquée à mort ...nanaaanannanana.... qui faut pas emmerder....nanannanan... mais que des vilains Viet vont taquiner quand même...nanannan...mais ils auraient pas dû.... nananananan... car Parish est surnommé "Yankee Crazy"....nanananan... ou US Warrior.. nananaananan.... et qu'il est fort..... nananananna.. et c'est la fin.

Pourquoi il faut le voir ? En fait, il faut pas. J'ai eu la rétine brûlée.

merci à Tonton Jack et Jerôme pour la k7.

dimanche 14 février 2010

Mes RIP

Alors que pour la saint Valentin, ma belle m'a offert un tout nouveau graveur de salon, le "rippage " de mes vieilles VHS chéries sur support numérique va bon train. Ai rippé aujourd'hui (sans pouvoir vraiment les regarder attentivement), deux petites "raretées".


La comédie sociale culte de Lindsay Anderson BRITANNIA HOSPITAL (célèbre pour son éclaboussante séquence gore !) avec Malcolm McDowell, éditée par Thorn Emi.


Derrière un titre générique qui ne veut absolument rien dire, BLACK THUNDER est film de science-fiction un peu maladroit (mais extrêmement rare !!!) produit par Charles Band et mis en image par l'inégal John "Bud" Carlos. A noter la présence au générique (et sur l'affiche) de Jim Davis, plus connu du grand public sous le nom de Jock Ewing dans la série TV DALLAS ! Sortie chez Century Video.

jeudi 11 février 2010

LE DEVASTATEUR de Max Kleven (1981)

A première vue, LE DEVASTATEUR s'impose comme un erzats de FIRST BLOOD (RAMBO) de Ted Kotcheff. A deuxième vue aussi. Sauf que cette pellicule aussi molle qu'une languette de Rangers a été réalisée une bonne année avant la roquette musclée de Stallone. Il fallait donc bien s'y arrêter un peu, histoire de voir la chose.

Ca raconte l'histoire de : Kyle Hanson, un ancien des forces spéciales. Seul, sale, errant de ville en ville, Kyle s'attire la méfiance de la population. Il n'en faut pas plus pour que l'adjoint du shérif du petite bourgade le prenne en grippe et décide - avec l'appui de quelques malabars - de régler son compte à l'ancien militaire. Sauf que Kyle, derrière son apparence de vagabond, est une vraie machine à tuer. Il connaît mieux que quiconque le combat à mains nues et se montre capable de transformer n'importe quel objet en arme meurtrière !

Pourquoi il faut le voir ? Parce que le titre original du film est RUCKUS. Qui signifie "Vacarme". Ce dont on se fout royalement, mais un film qui ose s'appeler comme ça (non mais franchement... RUCKUS !!) vaut mon humble considération. Mollement filmé par Max Kleven, cascadeur de son état (le gars a officié sur BATMAN RETURNS ou encore WILD WILD WEST), LE DEVASTATEUR met en scène l'immobile Dirk Benedict (Starbuck dans la série originale GALACTICA) dans le rôle du pouilleux traumatisé par la guerre du Vietnam. A ses côtés, l'inénarrable Linda Blair (L'EXORCISTE et une tripotée de B Movie carcérales) incarne avec une transparence sidérante la jeune femme séduite "par ce guerrier meurtri par la vie mais fort comme un taureau et qui me rappelle mon mari disparu lui aussi au vietnam". Coiffé d'une choucroute frisée (ses cheveux jouent bien), la Blair fait ce qu'elle peut - donc pas grand-chose - pour offrir une pelletée d'émotions à un personnage insignifiant et qui ne sert absolument à rien. Poursuivis par une bande de redneck stupides, gras et affublés de casquettes ridicules, notre héros va donner une rude leçon à ses malandrins, à grands coups de poings, de pieds, de genoux, de cheveux et de coudes. Plus encore, Kyle Hanson sait fabriquer toutes sortes de choses avec rien. Comme témoigne cette scènes ébouriffante où le justicier "dévastateur" fait exploser 3 4x4 maousse avec de la poudre de cartouche de chasse.



Mais le vrai problème de ce DEVASTATEUR c'est qu'à aucun moment son réalisateur ne sait où il va. Lorgnant tantôt du côté de la critique sociale, tantôt du film d'action, tantôt de la comédie texane, tantôt de la romance, LE DEVASTATEUR mange à tous les râteliers pour, au final, manquer cruellement de cohérence... et de convictions. Max Kleven n'hésite pas à filmer une poursuite en voiture "endiablée" (et très sérieuse) sur fond de musique inspirée par SHERIF FAIS-MOI PEUR. Le concept n'a rien de honteux en soi, mais il reste périlleux si l'on ne maîtrise pas sur le bout des doigts les procédés narratifs de bases. Une qualité qui manque à Kleven tant son DEVASTATEUR est bancal, hésitant dans sa démarche, parfois ennuyeux, souvent involontairement drôle (cette VF !!) mais toujours traversé par une envie de bien faire. A voir un soir de pluie, sous la couette... Enfin, à noter que l'édition VHS française éditée par Canal Vidéo (jaquette ci-dessus) expose une oeuvre brutale, pleine d'action, de bruit et de fureur; Alors que l'affiche originale du film (ci-dessus également) témoigne de la réelle volonté de Kleven de mettre en boîte une comédie.

Vu sur la cassette VHS canal Vidéo. Merci à tonton Jack et surtout à Jérôme !

mardi 26 janvier 2010

LE CHEVALIER DU MONDE PERDU de David Worth (1983)

Un héros ténébreux, un savant fou sanguinaire, des cascades à couper le souffle, une moto high-tech impressionnante et une histoire passionnante. Tout ce que vous ne trouverez pas dans LE CHEVALIER DU MONDE PERDU.


Ca raconte l'histoire de : un chevalier bouseux, en cuir et en jean's et roulant sur une moto ridicule, qui va mettre une branlée à une méchante organisation commandée par un savant stupide. Le tout, dans un futur post-nuke filmé dans un terrain vague.


Pourquoi il faut le voir ? Parce que le "Chevalier" en question est interprété par Robert Ginty, maître-étalon de l'actor's studio du cinéma bis. Parce qu'il y a aussi Donald Pleasance et Fred Williamson, venus dire bonjour et embauchés par mégarde par la production. Parce qu'il y a des cascades effarantes de bêtise et une moto du futur tout aussi effarante... en réalité, une minable 125 customisée avec du carton et des boutons pour faire joli. Aussi parce que la dite moto "parle" au héros avec des termes approximatifs ("con", "dans le cul", etc.). Aussi parce que LE CHEVALIER DU MONDE PERDU est, à ma connaissance, le seul film où une moto meurt écrasée sous les roues d'un camion... dans un râle d'agonie (authentique!). Et pour finir, parce que lorsque le héros est blessé (après avoir percuté une immense falaise, qu'il n'avait pas vu (?!), avec sa moto..), il est guéri par les membres d'une secte peuplée de vieillards qui lancent des rayons jaune avec leur manche.



Filmé avec les pieds (et un grand sérieux) dans un terrain vague de Boulogne-Billancourt, LE CHEVALIER DU MONDE PERDU a bercé les fantasmes des amateurs de VHS dans les années 80 (grâce à son visuel aussi mensonger qu'hyper-alléchant et prometteur). Joué n'importe comment et monté en dépit du bon sens, cette bisserie pas piquée des hanetons s'impose comme une tranche de rire à voir de toute urgence les jours de déprime !

Vu sur la VHS Sunset.
Merci à Tonton Jack et à Jerôme pour m'avoir fourni cette... heu... cette.

mercredi 20 janvier 2010

LA GALAXIE DE LA TERREUR de Bruce D. Clark (1981)

Producteur culte s'il en est, Roger Corman est à l'origine de plusieurs centaines de films, pas tous d'un niveau recommandable certes, mais sans conteste au-dessus des productions Charles Band. En 1981, Corman s'offre un Alien Like bien crapoteux avec cette GALAXIE DE LA TERREUR mise en boite par Bruce D. Clark. 


Ca raconte l'histoire de : une équipe de sauvetage est envoyée sur la planète Morganthus afin de venir au secours d'un équipage porté disparu. Planète stérile et désolée, Morganthus est aux mains du Maître, un être mystérieux, impitoyable et aux pouvoirs étranges. L'équipe de sauvetage va comprendre que pour s'échapper de Morganthus, elle va devoir affronter des créatures difformes, sanguinaires et barbares.



Pourquoi il faut le voir ? Parce que, dit comme ça, le pitch ne donne pas vraiment envie mais qu'il ne fait pas vous y fier. Tout simplement parce que la GALAXIE DE LA TERREUR est  un des meilleurs erzats d'ALIEN qui soit ! Réalisé par Bruce D. Clark (auteur d'un blaxploitation culte, HAMMER, avec Fred Williamson), qui signa ici son dernier long-métrage, le film débarque en France au début des années 80 précédé d'une réputation flatteuse, due en grande partie à son affiche originale qui a fait fantasmé les rats de vidéo-club que nous étions. Laquelle, bien que très alléchante, est mensongère puisque jamais la créature ailée du poster ne fera son apparition dans le film. Mais qu'importe, LA GALAXIE DE LA TERREUR recèle suffisamment de moments chocs bien gratinés pour combler les amateurs !

Comme toute série B bien couillue, LA GALAXIE DE LA TERREUR ne se perd pas en palabre et part très rapidement en vrille. Son scénario n'est d'ailleurs qu'un prétexte pour aligner des scènes gores parfois carrément ignobles ! A l'image du viol de la jeune actrice Taaffe O'Connell par un ver géant aussi gluant que pervers. Une séquence dérangeante et sincèrement dégueulasse. Une scène de malade qui a traumatisé des générations de spectateurs ! Riche en séquences saignantes donc (mention spéciale aux effets spéciaux particulièrement réussies malgré le manque flagrant de budget), le film de Clark se pare également d'une bien jolie direction artistique. Les décors extérieures comme intérieures respirent parfois la bricole (et pour cause) mais brillent surtout par une belle inventivité.



L'autre raison pour laquelle LA GALAXIE DE LA TERREUR se doit d'être (re)vue de toute urgence, réside dans son générique "haut de gamme". On le sait, Roger Corman à mis le pied à l'étrier à pas mal de stars. Des débutants grande classe dont certains ont mis la main à la pâte dans les coulisses de cette galaxie : Bill Paxton aux décors, James Cameron à la seconde équipe (et aux décors aussi), Tony Randel (réalisateur de HELLRAISER 2) aux F/X, Dave de Coteau en assistant de production et Aaron Lipstack (ANDROÏD avec Kinski) en directeur de production. Devant la caméra, on trouve Robert Englund (futur Freddy Krueger), Erin Moran (la Joanie Cunningham de la série "Happy Days" !), Zalman King (futur scénariste de 9 SEMAINES 1/2 ) ou encore Sid Haig (le Capitaine Spaulding de DEVIL'S REJECTS).

Toujours inédit en DVD dans l'hexagone, LA GALAXIE DE LA TERREUR s'est imposé au fil des ans comme un objet de culte, un fleuron de la série B de science-fiction "borderline" et osée, comme il en pleuvait dans les années 80.
Vu sur la VHS Warner honteusement recadrée

Merci à Christophe de m'avoir retrouvé la cassette.

mardi 19 janvier 2010

LE MAL PAR LE MAL de Paul Michael Glaser (1986)


Si pour beaucoup il est le flic redresseur de tords et affublé de gilets en laine ridicules dans la série STARSKY ET HUTCH, Paul Michael Glaser est, pour les autres, un réalisateur capable du bon (RUNNING MAN quand même !) comme du moins bon (KAZAAM avec Shaquille O'Neal !!!!!!!). Reste que, en 1986, le cinéaste a signé ce qui deviendra rapidement un fleuron du polar des années 80 doublé d'un véritable film culte : LE MAL PAR LE MAL. 

Ca raconte l'histoire de : 5 jeunes délinquants que tout sépare, si ce n'est leur enfance dans les bas-fonds de Miami où ils ont appris les règles de survie et la loi de la violence. Condamnés par la justice, ils bénéficient d'un programme de réinsertion un peu particulier : envoyés en pleine jungle, ils doivent subir un stage d'entraînement commando organisé par Joe Tiger, un éducateur d'origine indienne. Là, les 5 voyous vont devoir apprendre à vivre ensemble, à s'accepter et à se serrer les coudes pour surmonter les obstacles. Mais la dureté du stage n'est rien à côté de ce que leur réserve la deuxième partie du programme : revenir dans les rues de Miami et y survivre sans sombrer dans le deal, le meurtre et les gangs.




Pourquoi il faut le voir ? Tout d'abord parce que c'est produit par Michael Mann pour lequel Paul Michael Glaser avait réalisé quelques épisodes de la série MIAMI VICE. Ensuite par le personnage de Joe Tiger tue tout et est incarné par ce morceau de barbaque qu'est Stephen Lang (AVATAR, le film préféré du Molin). Ensuite parce que Glaser, ici, fait preuve d'une mise en scène plus enjouée que celle de RUNNING MAN - qu'il réalisera l'année suivante - tout en enfilant les moments de franches rigolades (les voyous sont clichetons et sont fort peu coutumier du serpent frit...). Pour finir, il faut voir LE MAL PAR LE MAL aussi pour apprécier la coupe de cheveux improbable de Lawrence Fishburn !



De son passage dans la série de Mann, Glaser conserve l'esthétique clinquante (Miami et ses vices, les 80's, la musique, la photo aux couleurs flashy, les fringues, les néons.. Mann's style quoi). Les acteurs sont poseurs certes, mais leurs personnages sont calibrés comme il faut - mention spécial à Joe Tiger, éducateur "Rambo Style", le genre à fabriquer une machine à café avec une brique. Les scènes d'action, quant à elles,  sont très efficaces (la fin est dantesque !).



Dans l'ensemble, LE MAL PAR LE MAL est un film bien torché, nanti d'un scénario qui, à défaut d'être inventif, est d'une efficacité redoutable. Gros bide lors de sa sortie US (ne parlons même pas de la France), LE MAL PAR LE MAL a obtenu ses lettres de noblesses en vidéo, au point de devenir pour beaucoup (dont votre serviteur) un vraie film culte. Ce que le film MIAMI VICE de Mann aurait du être en quelque sorte... Une perle toujours inédite en France en DVD, mais dispo en zone 1 avec sous-titres français. 
Vu sur la VHS Gaumont.

FORT BRONX- NEW YORK CONNECTION de Robert Butler (1980)

Réalisateur prolifique qui officia autant dans la série TV que dans le long-métrage, Robert Butler signa en 1980 ce qui reste à ce jour comme une de ses meilleures pellicules : FORT BRONX - NEW YORK CONNECTION.


Ca raconte l'histoire de : Sean Boyd, ex-flic devenu chauffeur routier. Lorsque sa fille, Kathy, est kidnappée par le truand Gus Soltic, Boyd se lance à sa poursuite à pied. Commence une course-poursuite haletante dans les ruelles mal famées du Bronx, et durant laquelle Boyd devra retrouver sa fille mais aussi échapper à une bande porto ricain et à ses anciens collègues policiers.


Pourquoi il faut le voir ? Parce que FORT BRONX - NEW YORK CONNECTION (NIGHT OF THE JUGGLER en VO) est un très bon polar, bien destroy et crapoteux à l'excés.
Robert Butler mène une authentique course-poursuite dans les bas-fonds craspec de New York. l'occasion pour lui de montrer les aspects interlopes de la ville avec ses putes, ses camés, ses racistes, ses racailles, ses violeurs et son tueur cinglé !


L'acteur James Brolin (AMYTIVILLE) est solide dans le rôle d'un père ex-flic prêt à tout pour récupérer sa fille. Même si son personnage pêche par le fait qu'il lui arrive sans cesse des sales coups...
FORT BRONX est typique du cinéma de genre du début des 80's. Chouette photo, intrigue écrite avec des moufles mais prétexte à une multitude d'action dans le décor hyper glauque du Bronx.


Très très rythmé (ça ne s'arrête quasiment jamais), le film de Butler est un témoignage des tripes que possédait, dans les 70's et 80's, le cinéma américain. Un must have à posséder absolument !A noter quand même que Sydney Furie a "officieusement" co-réalisé le film.
Vu sur la VHS Jacques Leitienne.



Merci à Tonton Jack pour m'avoir fait découvrir cette merveille !

PATROUILLE DE NUIT (1984)



Signé par un Jackie Kong pas encore auréolé du succès (relatif cela va sans dire) de BLOOD DINER, PATROUILLE DE NUIT est une curiosité réservée à quelques esprits avertis. Marchant sur les plates-bandes de la comédie burlesque cher au trio des ZAZ, le film de Kong s'impose comme un gloubiboulga un tantinet indigeste.

Ca raconte l'histoire de : Melvin, un homme qui mène une double vie. Flic aux ordres d'un capitaine complètement cinglé la journée, Melvin se transforme, la nuit venue, en comique troupier et se produit avec un certain un succès dans des cabaret miteux, affublé d'un sac en papier sur la tête pour ne pas être reconnu. Mais dans la ville, un tueur avec un sac en papier sur la tête sème la mort et la terreur. Ce peut-il que Melvin soit le criminel ?

Pourquoi il faut le voir ? Parce que, en dépit de toutes cohésion et de toute logique humaine, PATROUILLE DE NUIT part en live dès les premières minutes et enquille les scènes débiles, non-sensiques et absurdes avec une régularité qui peut faire peur. Aussi parce que le doublage français est une merveille du genre, et surtout parce qu'un long-métrage qui bénéficie de la présence de Linda Blair (L'EXORCISTE) et de Pat Morita (Monsieur Myagi en personne) ne peut pas être mauvais. A noter que  PATROUILLE DE NUIT existe en DVD US et que la VHS fut publié par Gaumont. A noter également qu'un autre film intitulé NIGHT PATROL sorti la même année aux USA, mais qu'il s'agit du polar de Jean-Claude Missiaen RONDE DE NUIT (bientôt dispo en DVD !)

Merci à Christophe pour m'avoir fait connaître cette étrangeté !